Sélectionner une page

Le diabète est une maladie chronique qui exige une prise en charge en continu, une autogestion régulière de la part de la personne qui en est atteinte. Les contraintes liées au traitement et à l’autocontrôle représentent en effet une charge mentale importante pour les personnes diabétiques, engendrant stress, fatigue voire dépression dans certains cas. C’est cette charge mentale au quotidien que l’Association du Diabète entend mettre en évidence à l’occasion de sa campagne pour la journée mondiale du diabète du 14 novembre.

« Ce qui me manque le plus depuis l’âge de mes 9 ans, depuis 43 ans, c’est l’insouciance (…) j’aimerais tant pouvoir déposer mon sac avec tout ce diabète, ne serait-ce qu’une semaine et ne m’occuper de rien… ». Ce témoignage d’une personne diabétique illustre à lui seul le poids engendré par la gestion quotidienne imposée par la maladie. Prendre ses médicaments, faire ses injections d’insuline, pratiquer une activité physique régulière, manger équilibré en fonction du prescrit diététique, contrôler son poids, ses glycémies, … La vie avec le diabète n’est pas toujours facile. Certaines situations du quotidien, pourtant banales, peuvent également rendre plus complexe la gestion de la maladie. C’est l’exemple de la personne diabétique invitée à manger chez des amis sans connaître la composition du repas, ce qui peut compliquer le calcul des glucides et de la dose d’insuline à s’injecter. Ou encore celui de la personne diabétique qui sort faire ses courses ou pratique du sport. « J’ai de quoi me resucrer en cas d’hypoglycémie ? Mon stylo injecteur ? Mon lecteur de glycémie ? Mon téléphone ? Est-ce que j’oublie quelque chose ? » Car diabète et improvisation ne font pas bon ménage.

Fatigue, stress, anxiété, frustrations, voire dépression, la charge mentale associée à la gestion du diabète peut engendrer une véritable détresse psychologique. De même, après l’annonce d’un diagnostic de diabète, toutes les personnes ne réagiront pas de la même manière. Certaines ressentiront de la peur, de l’inquiétude, voire de la tristesse face au deuil d’une « bonne santé perdue », tandis que d’autres seront davantage dans l’acceptation et le fatalisme. La charge mentale, émotionnelle liée au diabète peut aussi s’aggraver lors du passage aux injections d’insuline, traitement rendu nécessaire en cas d’hyperglycémie chronique, lorsque le diabète ne s’équilibre pas ou que les objectifs de santé ne sont pas atteints. Autant de réalités qui restent difficiles à appréhender pour les personnes concernées mais qui peuvent également impacter les relations personnelles avec la famille, les proches, l’entourage professionnel ou même scolaire.

Un fardeau mental et psychologique souvent négligé

La santé mentale est indissociable de la santé physique et si les émotions négatives (anxiété, fatigue, dépression, …) ne sont pas prises en compte, cela peut conduire à un état d’épuisement dans lequel la personne se sent complètement dépassée. Cela n’affecte pas seulement sa vie quotidienne, ses relations, son état émotionnel mais cela peut aussi avoir un impact négatif sur sa capacité à gérer son diabète, à maintenir un équilibre glycémique, ce qui entraîne une moins bonne santé physique. A l’inverse, des émotions positives, un soutien familial et social, une bonne estime de soi sont des éléments qui peuvent faciliter un meilleur contrôle du diabète. Diminuer la charge mentale causée par la maladie en faisant appel aux services d’un professionnel de santé peut dès lors s’avérer précieux. Un soutien peut aussi parfois être trouvé au sein des associations de personnes diabétiques ou parmi les pairs diabétiques. C’est ainsi que l’Association du Diabète entend proposer à l’occasion de la journée mondiale du diabète l’accès à une permanence de soutien psychologique où les personnes en demande pourront trouver une écoute attentive.

Le diabète se soigne mais ne se guérit (toujours) pas

« J’ai malheureusement joué avec le feu durant ma jeunesse, n’étant pas réellement consciente de ce à quoi je m’exposais ou en tout cas ne voulant pas le voir… A présent, chaque fois que mes résultats glycémiques ne sont pas optimaux, je culpabilise et j’ai des pensées assez désagréables quant à ce qu’il pourrait advenir de ma santé… ». En dépit des nombreuses innovations pharmacologiques, la maladie ne se guérit pas encore et les complications – cardiovasculaires, oculaires, neuropathiques ou encore rénales découlant d’un diabète mal équilibré – peuvent s’avérer redoutables. Maladie invisible, dont les symptômes peuvent – à l’exception du diabète de type 1 – être légers voire absents pendant de longues années, la gravité du diabète et de ses complications restent encore sous-estimés, voire méconnus du grand public.

Un enjeu de santé publique

Environ 770 000 Belges ont suivi un traitement pour le diabète en 2021, soit quelque 6,8 % de la population. Cependant, plus d’une personne diabétique sur trois ne sait pas qu’elle est atteinte de la maladie, ce qui porte à 10 % la prévalence réelle estimée du diabète, en raison à la fois du vieillissement de la population et d’une majoration du risque lié à l’augmentation du surpoids et de l’obésité. Le diabète de type 2 constitue donc un véritable enjeu de santé publique car plus la maladie est dépistée tôt et traitée, meilleures sont les chances d’éviter les complications et de préserver la qualité de vie. C’est la raison pour laquelle l’Association du Diabète, en partenariat avec les différentes structures de soins, relayera via son site

www.diabete.be  les actions d’information et de dépistage organisées à l’occasion de la journée mondiale du diabète du 14 novembre.

Logo association du diabète